23 Déc Respecter la quarantaine : toujours une bonne idée
Le nez à nez ? pas tout de suite
On se le cachera pas, même si on est heureux de soulager nos maux et maladies grâce aux médicaments, si on peut les éviter on est encore plus contents.
Pour nos chevaux c’est pareil et la meilleure manière de les éviter est d’empêcher les maladies.
La mise en quarantaine lors de l’arrivée d’un petit nouveau (plus ou moins en santé) ou du retour à la maison après un évènement (compétition, exposition, spectacle, rodéo) sur une propriété où il y a d’autres chevaux, est une précaution toujours bonne à prendre, voire indispensable.
STRESS
Le mot stress est souvent utilisé à toutes les sauces. Le transport, des endroits et chevaux inconnus provoquent du stress chez les chevaux. Stress qui stimule la libération d’hormones comme la cortisol qui a une action suppressive sur le système immunitaire. Ainsi, les virus ou bactéries peuvent se multiplier plus rapidement.
Le transport empêche souvent le cheval de baisser la tête afin de dégager ses voies respiratoires, ses mucus et des éventuels insectes, poussières ou corps étrangers qui pourraient être rentrés dans cette zone. Souvent ils boivent également moins pendant le transport et ailleurs qu’à la maison. Un autre fait qui n’aide pas ni le système immunitaire ni le transit intestinal on ne le sait que trop.
De nombreux chevaux stressés ensemble dans un bâtiment lors d’une exposition par exemple augmente le risque de maladie..
La quarantaine reste le meilleur moyen de réduire la transmission des maladies. Observer le nouvel arrivant dans tous ces comportements également.
En respectant la quarantaine pour un nouvel arrivant et des normes de bio-sécurité pour les humains, les bâtiments, les remorques utilisées lors du transport etc. plusieurs maladies graves comme l’herpès équin, la grippe, la gourme, les maladies gastro-intestinales qui provoquent de fortes diarrhées (salmonelles etc) et d’autres bien sûr.
Alors, pratico-pratique, comment faire ?
Quand c’est possible, un examen vétérinaire à l’arrivée de votre nouveau compagnon est aussi toujours une très bonne idée.
Isoler le ou les chevaux dans des boxes à un bout de l’écurie, dans une autre écurie, dans des paddocks, sans contact possible du tout avec les autres chevaux. Ils auront leur propre seau d’eau, brosses, couvertures, licols etc. On va prendre leur température 1 fois par jour. On nettoiera leurs boxes en dernier après avoir nettoyé ceux des chevaux de l’endroit. Idéalement on devrait employer une fourche et une brouette juste pour eux car autrement ceux-ci devront être désinfectées à chaque fois.
Le but est de les garder assez loin les uns des autres afin que leur mucus respiratoire ne puisse pas se propager par de la toux, des éternuements ou du nez à nez pour faire connaissance.
Les humains qui prennent soin d’eux autres doivent également changer leurs vêtements et être prudent avec leurs chaussures, se laver les mains avant de toucher à d’autres chevaux.
Il va sans dire que si le ou les chevaux en quarantaine présentent des signes de maladies tels que température, toux, éternuements, diarrhée etc. vous devrez instaurer d’autres normes de sécurité plus extrême (vêtements jetables, bottes en caoutchouc, bains de pieds désinfectants). Mais rendu là, c’est sûr que votre vétérinaire vous donnera la marche à suivre.
En cas de quarantaine avant une exportation ou à la réception d’une importation, le Service vétérinaire fédéral est la référence. D’ailleurs, des écuries accréditées spécialement à cet effet existent. Peut-être ne pouvons-nous même plus le faire dans nos propres installations, même si elles sont capables de s’adapter aux besoins, c’est à vérifier auprès de Santé Canada J’ai aussi eu le plaisir de vivre cette expérience lors de mon exportation de 3 chevaux de Team Penning vers l’Europe ! Toute une merveilleuse aventure pleine d’apprentissages.
Sauver un cheval pour lui donner une 2ème chance, est un coup de coeur.. Mais, rappelez-vous, vraiment pas au péril du reste de votre troupeau.
Ma Princesse
Pour terminer je vous cite une autre de mes expériences vécue :
Histoire classique, les enfants ont grandi, Princesse a largement rempli sa mission. Ils savent tous faire de l’équitation sans tirer dans la bouche. J’ai donc souhaité que Princesse puisse faire pareil pour d’autres enfants. J’ai donc amené cette belle et bonne ponette Hackney à un encan. Pas pu la vendre, selon les acheteurs présents, j’aurais dû la donner,. Ma Princesse valait mieux que cela, nous sommes donc revenues ensemble à la maison.. Mais………sans le savoir, nous avons ramené la gourme avec nous. En janvier, température de – 25 degrés, un troupeau de 20 chevaux. Une partie en boxes, l’autre partie en stalles. Normalement tout ce beau monde vivait dehors……..Mon seul épisode de gourme de ma vie, et je m’en rappelle croyez-moi. Peut-être même que mon vétérinaire de l’époque, maintenant à la retraite que je salue du fond du coeur en passant, s’en rappelle également.